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« C’est le respect pour la religion qui a donné naissance aux priviléges accordés à ses ministres ; celui de l’immunité personnelle dans les jugemens, accordé aux évêques, s’est trouvé conforme aux mœurs des Français ; ils voulaient que tout accusé fût jugé par ses pairs… L’usage que nous devons en faire présenterait-il des inconvéniens alarmans pour la société ? Nous sommes aussi éloignés de favoriser dans aucun membre de notre ordre l’impunité que l’indépendance… »


Note (C), page 30.

«  M. de Vergennes se voyait environné et observé des deux partis opposés à ses principes et à ses opérations, qui l’empêchèrent continuellement de développer le ton qui devait naturellement dominer dans le département des affaires étrangères. Le parti des Richelieu et d’Aiguillon, quoique humilié par la chute de ce dernier et par le retour du parlement, était encore puissant à la cour ; et ce parti désapprouvait le quiétisme de M. de Vergennes, poursuivait ce ministre par les ridicules, les sarcasmes et les plus atroces accusations. Quelle que fût la conduite du ministre, il voyait devant lui toujours un et souvent deux partis qui désapprouvaient ses œuvres ; quelquefois il était poursuivi dans tous les sens, tandis qu’en Europe il n’y avait pas un de ses traités, pas une de ses négociations, une de ses entreprises, qui ne fussent contrariés par des intérêts puissans, comme il arrive dans chacune des opérations politiques d’un grand État tel que la France.

» Dans cette situation, M. de Vergennes se vit forcé de traiter avec tous les systèmes, et de louvoyer avec tous les partis pour éviter une guerre continentale, et surtout le précipice vers lequel sont entraînés presque tous les ministres qui la déclarent ou la laissent déclarer. M. de Vergennes tenait beaucoup à sa place : Il a fait vœu, disait-on, de mourir ministre. C’était la faute principale de son ministère. Avec un