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jour plus odieux ; voyez le massacre de la Saint-Barthélemi et les échafauds de Robespierre. Voilà le véritable esprit de l’histoire, c’est l’étude des faiblesses et des passions de notre pauvre humanité. Voulez-vous voir jusqu’où les hommes peuvent porter l’abus d’une injuste puissance ; voyez ce que les maires du palais avaient fait de leurs rois. Voulez-vous juger l’abus que les masses puissantes peuvent faire de leurs forces, voyez ce qu’avaient fait l’ancienne féodalité, ces gens couverts de fer, descendant de leurs créneaux pour ravager les bois, les plaines, pour incendier les hameaux, pour faire trembler les rois assis sur leurs trônes. Voulez-vous connaître l’abus de la puissance populaire ; elle se trouve dans les clubs de 1795, et sous l’insensé et sanguinaire bonnet rouge. Voilà le véritable esprit de l’histoire, et je n’ai lu cela nulle part ; mais j’ai lu beaucoup de choses qui me l’ont fait penser ; que les prêtres règnent, que la philosophie règne, une seule chose dirige et comprime les hommes, une seule chose les force d’être heureux, et cette chose, ce sont de bonnes lois appliquées par des hommes instruits, inaccessibles à l’in-