PREMIÈRE PARTIE
LA COUTELLERIE ANCIENNE
CHAPITRE I
ORIGINE DU COUTEAU
Avant d’aborder l’histoire de la Coutellerie Châtelleraudaise, nous croyons utile
de résumer l’historique du couteau ; on nous reprochera peut-être de remonter
un peu loin, mais nous croyons que cotte digression n’est pas sans intérêt.
Les recherches de la science moderne ont permis de retrouver enfouis dans les entrailles de la terre, les instruments que les hommes primitifs ont dû créer pour pourvoir aux besoins de leur existence. On voit dans tous les musées archéologiques, des spécimens de haches, de pointes de flèches et de lances, de couteaux en pierre, seule matière utilisée à cette époque.
Ces premiers couteaux sont des éclats de silex qui par leurs côtés anguleux présentent une sorte de tranchant propre à dépouiller les animaux et à racler les peaux que les hommes employaient pour se vêtir. Il existe dans beaucoup d’endroits des traces de la fabrication de ces objets qui sont taillés avec une certaine régularité.
Sur les confins du département de la Vienne, au Grand-Pressigny dans l’Indre-et-Loire, M. le Comte de Chasteigner a découvert en 1857, un centre de fabrication où l’on travaillait ces silex[1].
- ↑ M. Louis Figuier lorsqu’il attribue dans son ouvrage YHomme primitifs la découverte des ate iers du Grand- Pressigny, à M. le docteur Léveillé en 1864, est mal renseigné, car la Société archéologique c*e Touraine, dans sa séance du 22 juillet 1865, a reconnu que la priorité appartenait à M. le Comte de Chasteigner.