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dit-on, est petite ; mais dans le Manyéma elle est aussi grosse que la fève du moka et ressemble beaucoup à cette dernière.

Le tabac, cultivé dans presque toute l’Afrique, est, en différents lieux, d’excellente qualité, surtout dans l’Oudjidji. La feuille en est lisse et soyeuse, comme celle des meilleurs plants de Cuba.

Le sésame prospère sur la côte voisine de Zanzibar, d’où on l’exporte en France par quantités considérables, la meilleure huile d’olive qu’on en fabrique se faisant à Marseille. Nous l’avons trouvé également dans l’Ounyamouési, près du Tanganyika, ainsi que dans l’Ouroua ; et il peut être cultivé dans toutes les provinces.

Le ricin ; deux variétés de cette plante se rencontrent partout, soit cultivées, soit à l’état sauvage.

Le mpafou, grand et bel arbre de haute futaie, dont le fruit semblable à l’olive, contient une huile parfumée, et qui renferme sous son écorce une gomme aromatique, se voit communément depuis le bord occidental du Tanganyika, jusqu’au Lovalé.

Le muscadier, trouvé par nous à côté du Tanganyika (rive orientale), près de la ville de Roussoûna et à Mounza. La noix, très odorante, a le parfum pénétrant.

Le poivre est commun à Nyanngoué : poivre ordinaire, poivre noir. Le piment, gros et petit, se rencontre partout ; et dans le Manyéma et l’Ouroua, il y a un poivre tellement fort que les Arabes, qui mangent le piment à pleine main, n’y goûtent pas. Le fruit en est rouge, de forme ronde et de la grosseur d’une bille d’enfant.

Les bois de charpente et d’industrie, pouvant servir à tous les usages ; bois durs et bois tendres, suffisamment nombreux pour répondre à tous les besoins du pays, et pour devenir l’objet d’une exportation profitable.

Le riz, cultivé avec avantage par les Arabes, sur tous les points où ils sont établis, rapporte, dit-on, cent pour un dans l’Ouroua. Il croît spontanément dans l’Oufipa.

Le froment donne aux Arabes d’abondantes récoltes dans l’Ounyanyemmbé et dans l’Oudjidji ; les traitants essayent de l’introduire à Nyanngoué et paraissent devoir réussir. On le cultiverait, sans aucun doute, avec bénéfice dans les hautes terres de l’Ounyamouési, et, près de la côte occidentale, dans celles du Bihé et du Baïlounda.

Le sorgho, matama ou blé cafre, l’holeus sorghum est cultivé