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La ligne de faîte qui sépare le bassin du Zambèse de celui du Congo, passe au milieu de ces plaines, où, à l’époque des pluies, l’eau vous monte jusqu’à la ceinture ; alors les deux bassins se rejoignent.

En sortant du Lovalé, on entre dans le Kibokoué, pays presque entièrement couvert de forêts, et où la montée qui forme le bord de la dépression centrale du continent est très-sensible.

Ici, l’apiculture est la grande occupation des habitants. Près des villages, tous les gros arbres portent des ruches, dont le produit est l’objet d’un commerce considérable et rémunérateur. Les indigènes troquent la cire pour tous les articles de provenance étrangère, dont ils ont besoin, et font avec le miel une boisson fermentée, sorte d’hydromel qui a de la force et qui n’est nullement désagréable.

Dans cette province, le fer est non seulement bien fabriqué, mais travaillé avec goût. Les habitants prennent le minerai dans le lit des cours d’eau, où il se présente sous forme de nodules.

C’est dans la partie occidentale du Kibokoué que se terminent les bassins du Congo et du Zambèse, et que commence celui du Couenza.

Dès qu’on a traversé ce dernier fleuve, on est dans la province de Bihé, dont la section orientale est formée de collines de grès rouge, collines boisées, sillonnées de nombreux ruisseaux ; tandis que la portion du couchant offre un ensemble de vastes prairies, de dunes sans végétation et de quelques bouquets de bois.

Des cours d’eau qui, dans une partie de leur marche, deviennent souterrains, cours d’eau assez nombreux, constituent l’un des traits particuliers du pays. L’exemple le plus remarquable du fait est donné par l’Explosion du Koutato qui se trouve à la frontière du Bihé, et le sépare du Baïlounda.

Celui-ci présente tout d’abord, c’est-à-dire au levant, une plaine modérément unie, où s’élèvent des collines rocheuses portant à leurs sommets les villages des chefs. À l’ouest, il se compose de montagnes de toutes les formes, parmi lesquelles se remarquent des aiguilles et des cônes de granit. Le premier rang du groupe est formé de collines de grès rouge, couronnées de massifs d’arbres superbes, que le jasmin et d’autres lianes parfumées enguirlandent.

C’est dans l’ouest du Baïlounda que nous avons atteint le