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Derrière la capitale de l’Oudjidji, se dressent de hautes montagnes, dont les pentes se voient longtemps après que le terrain bas qui porte la ville a disparu sous l’horizon.

Le rivage au sud de Kahouélé nous a d’abord offert de petites falaises de grès rouge, brisées par des éboulis et bordées d’une herbe gigantesque, sorte de roseaux qu’on appelle matétés. En arrière du rivage s’échelonnent des collines boisées.

Une plage marécageuse s’étend à l’embouchure du Rouké, plage d’où la côte s’élève graduellement jusqu’à l’endroit où elle forme le double promontoire de Kabogo. De profondes entrées, différentes baies, des embouchures de rivières, dont celle du Malagaradzi, découpent cette partie de la rive. On aperçoit de l’Oudjidji la grande pointe rouge à côté de laquelle le Malagaradji tombe dans le lac.

Le Kabogo n’a rien de très frappant ; mais c’est le point de départ des canots à destination des îles de Kisennga, situées près de la côte occidentale.

Au sud du Kabogo, le lac forme une baie profonde où viennent tomber un grand nombre de rivières. En cet endroit, le rivage est bas et marécageux, bien que de grandes montagnes s’élèvent brusquement à peu de distance de la côte. C’est de l’une de ces montagnes, le mont Massohouah, que Livingstone et Stanley jetèrent leurs derniers regards sur le Tanganyika.

La limite méridionale de cette baie est indiquée par le cap Koungoué, projection des montagnes de Tonngoué. Immédiatement après cette pointe, surgit du lac une pente abrupte, presque une muraille, que descendent des torrents visibles çà et là, à travers le fouillis de verdure qui tapisse la falaise.

De grands massifs montagneux s’élèvent derrière la chaîne côtière ; celle-ci ne permet de les voir que de la rive occidentale, d’où ils présentent un magnifique coup d’œil.

Les montagnes continuent à surplomber le lac jusqu’à une certaine distance, puis elles reculent, laissant une rangée de collines herbues s’élever entre elles et le bord du rivage.

Au cap Kiséra Miaga, la chaîne principale semble se détourner vers l’est, et rencontrer ensuite une autre chaîne qui, de nouveau

    l’orthographe de Burton, et comme elle est plus conforme à l’étymologie, sans altérer pour nous la prononciation du mot, nous l’avons conservée. (Note du traducteur).