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vous avez sous les yeux un plateau uni, couvert d’herbage et de forêt.

Puis traversant une rangée de collines, amas de blocs de granit de toutes les formes, empilés de la manière la plus fantastique, la route vous conduit à Ousékhé. Ces roches vous rappellent des logans, des églises, ainsi que les monuments druidiques de Stonehenge et d’ailleurs ; mais l’énormité de leur volume exclut toute supposition d’arrangement fait de main d’homme.

Un hyrax ou lapin de montagne abonde dans les fentes et dans les trous de cette chaîne rocailleuse.

Après le district d’Ousékhé se trouve celui de Khoko, séparé du précédent par une lisière de jungle. Bien qu’habités par des Vouagogo, ces deux territoires peuvent être considérés comme appartenant à une nouvelle division géographique.

Le Khoko est une plaine ondulée et fertile, ayant beaucoup d’arbres et quelques-uns de ces blocs erratiques qui donnent à l’Ousékhé une physionomie si frappante.

On remarque dans le Khoko un arbre étroitement allié à celui des Banians, un figuier sycomore qui atteint des proportions énormes et dont la cime étalée couvre une large étendue. Sous la moitié de la voûte d’un seul de ces arbres, notre caravane, composée plus de trois cents hommes, se trouva amplement abritée.

À l’époque du voyage de Burton, il fallait pour gagner le district suivant, qui est le Mdabourou, traverser un long espace couvert de jungle. Lors de mon passage, le hallier avait presque entièrement disparu et la presque totalité du sol était mise en culture.

Le Mdabourou est un grand territoire fertile, dont la population nombreuse possède beaucoup de gros bétail. Il est drainé par le noullah du même nom, série de grandes auges et d’étangs, où dans les saisons les plus sèches on trouve une eau abondante et bonne, et qui, à l’époque des pluies, devient une rivière impétueuse, qui va se jeter dans le Rouaha, situé à moins de cinquante milles de la route que nous avons prise.

Le sol de la vallée du Mdabourou est un riche humus de couleur rouge ; les habitants cultivent la patate et différents légumes en outre du sorgho, principale récolte de leurs parents des sections précédentes.

Entre le Mdabourou et l’Ounyanyemmbé, s’étend ce qu’on