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pavent le lit des torrents ; il est souvent difficile de marcher sur ces pierres glissantes.

En quelques endroits, le grès rouge recouvre le squelette de granit, et dans les moindres plis où un peu de terre a pu se loger croissent des acacias qui s’élèvent les uns au-dessus des autres, comme les parapluies dans une foule, tandis que le mparamousi (taxus elongatus) s’élance du fond des creux humides, et domine de très haut tous ses compagnons.

Après avoir franchi la première rampe, nous avons suivi pendant quelque temps la vallée de la Moukonndokoua, au sujet de laquelle Burton a dit, avec justesse, que ses pentes semblent plutôt formées pour la rivière que la rivière pour la montagne.

Le lecteur qui voudrait avoir sur cette vallée plus de détails que la nature de ce chapitre n’en comporte, les trouvera dans le livre de Burton, qui restera au premier rang parmi les ouvrages de géographie descriptive[1].

Après avoir passé le village de Mouinyi Ousséghara, notre route s’éloigna de celle de Burton, et quittant bientôt la Moukonndokoua, suivit la vallée de l’Ougommbo jusqu’au lac du même nom, où l’Ougommbo prend naissance.

Des deux côtés du chemin s’élevaient de hautes collines souvent dominées par des pics et des blocs de granit et de gneiss, et montrant, en beaucoup d’endroits, de grands filons de grès rouge à demi revêtus de broussailles.

Le lac Ougommbo est une sorte de réservoir naturel entouré de petites collines, et qui reçoit les eaux d’une portion de la contrée qui le sépare du Mpouapoua. Il appartient au système de la Moukonndokoua, dont son émissaire est un affluent.

Pendant la saison pluvieuse l’Ougommbo est une nappe d’eau considérable ; vers la fin de la saison sèche, ce n’est plus qu’un étang d’une grandeur suffisante pour abriter le petit nombre d’hippopotames qui lui restent. À mesure de sa décroissance, la plupart de ceux qu’il hébergeait et qui étaient fort nombreux, ont descendu la rivière pour aller chercher asile dans les auges plus profondes de la Moukonndokoua[2].

  1. Livre traduit sous le titre de Voyage aux grands lacs de l’Afrique orientale, Paris, Hachette, 1862. Voy. également Stanley, Comment j’ai retrouvé Livingstone, Paris, Hachette, 1874, p. 177 et suiv. (Note du traducteur.)
  2. Voyez pour le lac Ougommbo, Stanley, Comment j’ai retrouvé Livingstone, p. 180. (Note du traducteur.)