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Le roi de toutes les rivières d’Afrique, le puissant Congo, qui pour le débit ne le cède qu’à l’Amazone, et peut-être au Yang-tsé-Kiang, a pour bassin une région qui s’étend des deux côtés de l’équateur, mais dont probablement la partie la plus vaste est dans l’hémisphère sud. Un grand nombre de ses affluents fourchent avec ceux du haut Zambèse sur un plateau horizontal, où le déversoir est tellement sinueux que la ligne en est difficile à tracer, et où, durant la saison des pluies, l’inondation couvre les sources des tributaires de ces deux fleuves[1].

Il est possible que l’Ouellé, découvert par Schweinfurth, soit le Lohoua, qui m’a été dépeint comme une grande rivière se jetant dans le Loualaba au couchant de Nyanngoué ; si ce n’est pas le Loualaba qu’il rejoint, c’est très probablement l’Ogôoué ou la Tchadda, affluent du Niger[2].

Cette esquisse des lignes de partage, dans laquelle je donne simplement mon opinion, sera, je le répète, probablement modifiée par le connaissance plus précise de l’intérieur de l’Afrique que nous acquérons de jour en jour.

Je vais maintenant donner un aperçu de la géographie physique des régions que j’ai franchies pour aller d’un rivage à l’autre, et je dirai à quel système appartiennent les cours d’eau qui ont été rencontrés.

La première partie du voyage, au sortir de Bagamoyo, s’est faite à travers la région basse du littoral, que les monts de l’Ousséghara séparent des provinces de l’intérieur.

Avant d’atteindre les montagnes, on trouve une rangée de collines, formée des éperons de la partie méridionale de la chaîne. Ces collines sont drainées principalement par le Kanngani et ses tributaires, dont le plus considérable est le Lougérenngéri. Le Kinngani a son embouchure près de Bagamoyo.

Tout d’abord, la route traverse des plaines ondulées, couvertes

  1. Voyez dans Explorations de l’Afrique centrale, p. 311, 313, 332, 410, ce que rapporte Livingstone de cette curieuse ligne de faîte, de la nature des sources et de l’enchevêtrement des tributaires du Congo et du Zambèse. (Note du traducteur.)
  2. Suivant Schweinfurth, l’Ouelié serait le Chari supérieur. Avec une concordance qui ne s’est jamais démentie, les Mombouttous et les Niams-Niams qu’il a questionnés sur cette rivière donnaient à l’Ouellé une direction ouest-nord-ouest. Plusieurs d’entre eux l’avaient suivie pendant des jours et des jours jusqu’à un lac dont les riverains, vêtus d’une étoffe blanche, faisaient leurs prières à la façon des Turcs, ce qui indique une population musulmane. Voyez, pour plus de détails : Au cœur de l’Afrique, vol. Ier, p. 498 et vol. II, p. 139. (Note du traducteur.)