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de l’Albert Nyannza, par les hautes terres qui séparent ce lac du Tannganyika. De ce point, la limite suit une course tortueuse jusque dans l’Ounyanyemmbé, où, du moins je le crois, les bassins du Nil, du Congo et du Loufidji se rapprochent ; elle longe une vague de haute terre qui la fait aller au levant, puis se détourne pour courir au nord, sur les pentes occidentales des monts qui bordent la région maritime, passe par le Kilima Ndjaro et le Kénia, va rejoindre le massif abyssin, où Bruce a trouvé les sources du Nil Bleu, et gagne le littoral grillé de la mer Rouge, sur lequel la pluie ne tombe jamais. À l’ouest, le bassin nilotique a naturellement pour borne la partie orientale du désert[1].

Les bassins du Niger et de l’Ogôoué ne sauraient être délimités avec nul degré d’exactitude ; et la ligne septentrionale du bassin du Congo est tout entière à connaître.

Le Zambèse draine la région qui est au sud du système fluvial du Congo et au nord du Kalahari et du Limmpopo[2], frontière de la république du Transvaal[3]. Quelques-uns de ses tributaires se rencontrent à moins de deux cent cinquante milles de la côte occidentale.

    ce point intéressant Au cœur de l’Afrique, Paris, Hachette, 1875, tome Ier, p. 452, (Note du traducteur.)

  1. Le Bahr el Arab ou Bahr-el-Homr, principale branche du Ghazal, n’est connu que près de son embouchure. Assez important pour être placé par Schweinfurth à côté, sinon au-dessus du Bahr el Djebel (haut Nil Blanc), le Bahr el Homr semblerait être la grande rivière des Abou Dingas et prendrait alors sa source dans les monts du Rounda, au sud de l’Ouadaï ; ce qui, au sud-ouest, rejetterait la limite du bassin nilotique assez loin de la ligne orientale du désert. Relativement aux sources du Bahr el Homr, le point traversé par Schweinfurth serait au sud-est. Voyez Au cœur de l’Afrique, tome II, p. 325. (Note du traducteur.)
  2. Une ligne de faîte sépare bien les affluents du Limmpopo des tributaires du Zambèse inférieur, mais autrefois les deux bassins communiquaient entre eux. Aujourd’hui encore, dans les années très pluvieuses, le Limmpopo, d’après de récentes découvertes, serait rejoint par la Zouga, ce qui le réunirait au cours moyen du Zambèse. Nul doute que, plus tard, les pluies ne se régularisent par le reboisement et la culture du sol, que les rivières ne soient débarrassées de leurs obstacles, que les chutes trop considérables ne soient tournées par des canaux. Les produits du centre africain pourront alors gagner l’Atlantique par le Zaïre, l’Ogôoué et le Gabon, la Méditerranée par le Nil, la mer des Indes par le Zambèse ou le Limmpopo, à 54 degrés de latitude de Port-Saïd. Si, comme le pense Schweinfurth, l’Ouellé était le haut Chari, un canal de quelques lieues ferait passer du bassin du Nil dans celui du lac Tchad ; et s’il est vrai que ce dernier communique par le Serbenel avec la Bénoué, on irait d’Alexandrie à Tombouctou sans quitter la voie fluviale. (Note du traducteur.)
  3. On sait que depuis l’époque où l’auteur a écrit ces lignes, l’Angleterre, qui n’a jamais reconnu l’indépendance des États du Transvaal et de l’Orange, a pris possession de ladite république. (Note du traducteur.)