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du gouverneur et du lieutenant Mello, rien de sérieux ne résulta de ces disputes.

L’équipement du schooner demandait quelque temps ; je profitai de ce délai pour faire un tour à Kinesemmbo avec M. Tait, négociant de Loanda, qui avait là un établissement. J’étais curieux d’avoir un aperçu de la vie des traitants en pays sauvage.

La traversée, faite dans un bateau employé d’ordinaire au transport des marchandises, fut d’autant plus désagréable que la cale n’était pas aussi propre qu’elle aurait pu l’être. Néanmoins nous arrivâmes.

Kinesemmbo est composé d’une douzaine de factoreries appartenant à différentes maisons de commerce. Situé au nord de la limite des possessions portugaises, ce comptoir n’est soumis à aucune formalité et ne paye aucun droit.

J’aurais voulu voir la roche fameuse, dite Colonne de Kinesemmbo, sur laquelle Vasco de Gama et d’autres découvreurs portugais ont, à ce que l’on dit, gravé des inscriptions. Mais il fallait que le chef m’y autorisât ; or, son fétiche ne lui permettant pas de regarder la mer, ce personnage ne pouvait pas se rendre à la côte ; je fus obligé d’aller le trouver ; et, cette démarche faite, le moment était venu de partir pour Ambriz, où arrivait le steamer qui devait nous reconduire à Loanda.

Ambriz est à une douzaine de milles au sud de Kinesemmbo, de l’autre côté d’une petite rivière que les indigènes ne permettent pas aux Portugais de franchir, mais que les Européens d’autre nation peuvent traverser librement.

Cette rivière, située par 7o 48′ de latitude australe, peut être considérée comme la véritable frontière nord de la province d’Angola. Toutefois le gouvernement anglais ne reconnaît la domination portugaise qu’au-dessus du huitième parallèle.

Ambriz a une petite garnison, une douane et quelques autres bâtiments publics.

De retour à Loanda, je trouvai mes affaires en bon train ; mais il fallait des cartes pour la direction du navire, et je ne savais où les prendre ; Mello m’avait donné toutes celles qui étaient dans les archives du gouvernement : il n’y en avait pas une seule du Mozambique.

Sur ces entrefaites arriva le Linda, un beau schooner appartenant à M. Lee, de l’Académie royale, qui retournait en Angleterre. M. Lee était allé à Zanzibar l’année précédente ; il nous