CHAPITRE XXXIII
Tandis que M. Cauchoix veillait à ce que mes gens fussent logés, et leur faisait donner des vivres à discrétion, j’étais conduit à une bonne chambre où je recevais des habits neufs : fort heureusement, car les miens ne tenaient plus ; ma chemise, une vieille chemise de flanelle, était si usée, qu’en l’ôtant je passai à travers.
Je pris un bain et fis ma toilette ; j’éprouvais une joie infinie à me sentir rendu à la civilisation.
Puis je reçus la visite du docteur Aguia, juge à Benguéla ; de M. Leroux, agent de mon hôte à Catombéla ; de M. Seruia, le négociant qui avait répondu à notre message ; et d’autres personnes encore.
Déjà M. Cauchoix avait pris les mesures nécessaires pour envoyer au secours de mes gens en détresse. Il s’était entendu avec le chêfé, ainsi qu’on appelle le gouverneur portugais d’un établissement de peu d’importance, avait parlé au chef indigène ; et dans la soirée, vingt hommes portant des litières, des provisions, et munis d’assez d’étoffe pour acheter un bœuf, allaient au-devant de mes exténués.
Ma bouche était de plus en plus malade ; M. Cauchoix vit immédiatement que j’avais le scorbut ; mais il assura qu’avec