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Son principal commerce se faisait avec Djenndjé pour l’ivoire, avec le Kibokoué pour la cire ; et dans les deux endroits les affaires étaient avantageuses. Chacun de ces villages, ainsi qu’on l’a vu plus haut, fournissait le noyau d’une caravane. Lors de ma visite, deux de ces bandes étaient en route, deux sur le point de partir. L’un de ses fils commandait l’une des caravanes absentes ; les autres arrivaient de Djenndjé, où ils avaient trouvé des marchands anglais venus avec des wagons traînés par des bœufs.

Le dîner fut servi ; nous causâmes longtemps encore, en fumant d’excellent tabac ; puis mon hôte me conduisit à ma chambre, une pièce confortable ; et pour la première fois depuis que j’étais en Afrique, j’eus le plaisir de coucher entre des draps.

Quelque séduisante que fût l’hospitalité qui m’était offerte, je ne pouvais pas m’arrêter plus longtemps ; il fallait partir : ce que je fis le lendemain matin pour me rendre chez João Ferreira.

Gonçalvès me donna, pour la route, une bouteille d’eau-de-vie, des conserves de viande ; et après une connaissance de vingt-quatre heures, nous nous quittâmes vieux amis.

Si des hommes tels que celui-là, profitant de la domination portugaise sur la côte, allaient s’établir en plus grand nombre dans les terres salubres du Bihé, l’ouverture et la civilisation de l’Afrique seraient avancées de beaucoup.