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Je passai chez lui une semaine entière, retenu par divers préparatifs, et sans avoir d’occupations suffisantes.

Mon premier soin fut de me procurer des guides et d’obtenir les articles d’échange qui m’étaient nécessaires ; il me fallait non seulement des denrées, mais de l’étoffe pour vêtir mes gens d’une façon tant soit peu respectable. Pas un d’eux n’avait sur lui un fil de tissu européen ; ils étaient tous en haillons d’étoffe d’herbe, et plusieurs tellement près de la nudité complète qu’ils n’auraient pas pu se montrer dans n’importe quel endroit ayant un semblant de civilisation.


Camp d’Alvez.

Alvez affirmait qu’il me serait impossible d’obtenir ces vêtements à crédit ; en conséquence je lui achetai de l’ivoire et de la cire que je devais échanger contre de l’étoffe. Je découvris plus tard qu’il avait menti pour avoir l’occasion de m’écorcher : le sénhor Gonçalvès m’aurait parfaitement donné de la cotonnade au prix de Benguéla, en y ajoutant celui du transport.

Les affaires réglées, je dus m’occuper de trouver un guide. Alvez aurait voulu me donner Tchiko ; mais l’évadé craignait d’être reconnu, et ce fut Manoël qui vint avec nous.

Le guide arrêté, il fallut que j’attendisse des Baïloundas, qui font le portage de Bihé à la côte, et par lesquels Alvez devait