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Une brève étape nous fit gagner un vallon où courait un ruisseau. D’un côté de ce vallon était le village de Mona Pého, bâti dans la feuillée. Nous dressâmes notre camp sur l’autre rive, ayant grand soin, en abattant les arbres qui nous étaient nécessaires, de ne pas toucher à ceux qui portaient des ruches.

Il y avait au village un parti nombreux de gens du Bihé, venus pour acheter de la cire. L’entretien que j’eus avec ces gens me prouva que l’histoire d’Alvez, touchant leur détention, était un mensonge aussi peu fondé qu’inutile.


Faux diable.

Alvez acheta de l’étoffe à cette caravane ; je le priai de m’en céder une partie ; il promit de le faire sur un billet de ma main ; et quand il eut le billet, il me livra une douzaine de mètres au lieu de quarante ou cinquante qu’il devait me donner.

Dans l’après-midi, Mona Pého vint nous rendre sa visite. Il nous fut annoncé par les coups de feu et les hurlements des vingt hommes de son escorte. Un vieil habit d’uniforme, un jupon court, jupon d’indienne, et un bonnet de coton crasseux formaient le costume du chef. Derrière le potentat venaient de grandes calebasses d’hydromel. Notre visiteur insista pour me faire boire avec lui ; je fus obligé d’y consentir ; mais comme j’étais entouré de mes gens, et qu’ils participèrent au drainage des