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car j’avais grand’soif. Voyant que je n’en ressentais aucun effet, Mona Lammba fut dans l’admiration, la dose qu’il m’avait servie suffisant en général pour enivrer un indigène.

Cet hydromel est un mélange de miel et d’eau, fermenté au moyen d’une addition de malt. Il est d’une limpidité complète et a le goût d’une bière forte et sucrée.


Faux diable.

Dans l’après-midi, Mona Lammba vint au camp, suivi d’une seconde provision d’hydromel. Cette fois, malgré ses instances, je refusai de boire, ne voulant pas détruire la bonne opinion qu’il avait de ma force. Il vit ma couverture et il en eut envie ; mais elle m’était indispensable ; je lui en demandai cinq bœufs et il y renonça. Il voulut alors changer d’habits avec moi, en signe d’amitié. Bien que certainement j’eusse gagné au change, porter les galons de caporal ne me tentait pas, et je bornai l’expression de mes sentiments affectueux à un léger présent dont mon ami parut satisfait.

Le lendemain, au moment de notre départ, il revint avec un peu plus d’hydromel, qu’il fit chauffer ; et l’heure matinale étant froide, ce coup de l’étrier me sembla fort agréable.