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Tandis qu’on dressait le camp, des gens du Bihé, qui faisaient halte au même endroit, nous entourèrent. Ils parurent nous regarder avec dédain : nous étions abattus, décharnés, couverts pour la plupart de haillons d’étoffe d’herbe ; eux étaient gras et pimpants ; ils avaient des chemises d’indienne, des jaquettes rouges, des bonnets de même couleur ou des chapeaux de feutre.

Ces gens-là achetaient de la cire ; j’en empruntai à Alvez et la leur échangeai contre de l’étoffe. Ils nous dirent que João était à Bihé, qu’il arrivait de Djenndjé et se préparait à faire un voyage dans l’Ouroua ; mais j’essayai vainement d’obtenir d’eux quelque nouvelle de l’extérieur. Ils allaient rarement à la côte ; les porteurs qui font le trajet de Benguéla à Bihé sont des Baïloundas, qui ne dépassent jamais ce dernier endroit ; et les gens du Bihé ne s’engagent que pour les provinces du centre.


Porteurs de Bihé.

Trois nouvelles étapes, dont la dernière se fit en pays montueux, nous conduisirent dans la vallées du Loumédji. Nous passâmes la rivière sur un pont branlant, à un endroit où elle a