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CHAPITRE XXVIII


L’Oulonnda. — Son étendue, ses habitants. — Ragoût de trompe d’éléphant. — Scène immonde. — Bonne chasse. — Nécessité de suivre Alvez. — Voualonnda. — Marche pénible. — Moéné Koula. — Expression de reconnaissance. — Résidence de Moéné Koula. — Arbres fétiches. — Petitesse des cases. — Clairières marécageuses. — Chute dans une trappe. — Kiséma. — Sona Bazh. — Ligne de partage entre le Zambèse et le Casaï. — Gelée. — Lâcheté des gens d’Alvez. — Le Kafoundanngo — Évasion d’esclaves. — Gens du Lovalé. — Exactions. — Costume. — Bêtes bovines. — Fétiches. — Plaines inondées. — Poisson acheté comme article d’échange. — Katenndé. — Légende du lac Dilolo.


L’Oulonnda est une contrée longue et étroite : cent milles de large, environ, sous le parallèle où nous l’avons traversé, et quatre fois plus d’étendue sud-nord, entre les cinquième et douzième degrés de latitude méridionale.

La grande majorité des habitants se compose de Voualonnda ou gens du pays ; mais le chef, son entourage et certains gouverneurs de district proviennent de l’Ouroua.

Les villages sont petits, peu nombreux et fort éloignés les uns des autres ; la forêt occupe toujours la plus grande partie du sol.

Nous fîmes halte le lendemain de la première marche, à partir du Loubirandzi, par égard pour quelques femmes qui allaient augmenter immédiatement le nombre des esclaves. Je pris mon raïfle et restai dehors toute la journée ; mais je revins sans avoir vu ni plume ni poil. Des gens d’Alvez furent plus heureux ; ils tuèrent deux petits éléphants, ce qui fit prolonger la halte d’un jour, afin de dépecer les bêtes.

J’avais entendu dire que la trompe d’éléphant était chose excellente ; je voulus y goûter et m’en procurer une tranche ; mais, soit que mon cuisinier ne fût pas à la hauteur de ce morceau délicat, soit qu’il fallût être d’une gastronomie plus raf-