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Nous rencontrâmes plusieurs ruisseaux et de vilains petits marais — de très mauvais pas ; mais à la fin de l’étape nous fûmes dédommagés par la découverte d’un délicieux terrain de campement, situé près de Kahouéla.

Ce dernier village était également défendu par une estacade entourée de fossé, avec contrescarpe. Son chef, appelé Poporla, nous dit qu’une bande des gens de Mchiré avait passé dernièrement sans oser l’attaquer, ce qu’il attribuait à la solidité de ses fortifications.


Village de Kahouéla.

Nous ne trouvâmes à Kahouéla rien autre chose qu’un peu de grain ; toutefois, dans le ravissement que leur causait ce fait extraordinaire d’une caravane prête à payer ce qu’elle voulait avoir, les habitants nous le vendirent au prix le plus modéré.

La femme du chef étant venue au camp avec son mari, j’obtins qu’elle me cédât une demi-douzaine d’œufs. C’était pour moi une véritable aubaine ; mais Poporla, saisi d’horreur à l’idée qu’un si grand homme était réduit à une pareille nourriture, alla me chercher un panier de fèves et un lambeau de venaison carbonisé. C’était, je crois, la seule viande qu’il y eût dans tout le village.