CHAPITRE XXVII
Notre premier camp fut établi à côté d’un bouquet d’arbres, situé près d’un village. À peine avait-on fait les huttes, dressé les tentes, que tous les environs étaient en flammes ; et sans les mesures énergiques qui furent prises pour empêcher le feu de nous atteindre, la médecine préservatrice de l’incendie aurait eu peu de puissance.
Le pays était beau ; sous ce rapport, la marche avait été agréable ; mais assister aux ravages commis par les gens de la caravane, être témoin de la désolation produite par ces bandits était exaspérant.
Le lendemain matin, au moment où je faisais plier ma tente, on vint me dire qu’on ne marcherait pas ce jour-là : un certain nombre d’esclaves s’étaient sauvés pendant la nuit — qu’ils n’en soient pas blâmés — et leurs propriétaires s’étaient mis à leur poursuite.
J’appris le soir, avec beaucoup de joie, que pas un des fugitifs n’avait été ressaisi, et qu’on ne ferait pas de nouvelles recherches. Quelques autres, la nuit suivante, essayèrent du même procédé ; mais, cette fois, on était sur ses gardes : les malheureux furent découverts avant d’avoir pu quitter l’enceinte, et pendant