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m’envoyer des guides, et je tâchai de patienter, n’ayant pas autre chose à faire.

Comme j’en étais là, j’observai tout à coup une grande animation parmi les habitants. Beaucoup d’entre eux, après s’être couverts de boue et de cendre, couraient dans la direction du camp de Kassonngo. Je demandai ce qui les faisait courir ; on me répondit que c’était le chef qui arrivait. Effectivement, le chef apparut bientôt, précédé des acclamations de la foule.

Je fis tout mon possible pour obtenir de lui la permission de traverser la rivière et de gagner le lac, mais inutilement : le roi lui avait donné l’ordre d’interdire à qui que ce fût d’aller de ce côté-là, en raison de la présence de Déiyaï. « Si je désobéissais, me dit-il, Kassonngo ferait détruire le village et tuer tous les habitants. » Je n’avais donc rien à espérer de ce chef ; il fallait attendre le retour de mes hommes.


Les magiciens.

Le lendemain matin, un bruit semblable à celui qu’auraient fait les clochettes fêlées d’un certain nombre de moutons frappa mon oreille. Je sortis, et vis un mgannga, c’est-à-dire un magicien,