Page:Cameron - A travers l'Afrique, 1881.pdf/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.

maux, ses triomphes et ses revers sont l’occasion de nouvelles largesses.

Malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu découvrir ce fétiche, mais je suis pleinement convaincu de son existence. Non seulement tous les détails qui m’ont été donnés à son égard n’ont jamais varié, mais chaque fois que j’ai prononcé derrière un indigène le nom de Koungoué a Bandza, j’ai vu mon homme bondir et regarder autour de lui avec effroi, comme s’il avait eu l’idole à ses trousses, et craint d’être emporté par elle. Si en raison de sa nature il ne pouvait ni blêmir, ni avoir les cheveux hérissés, on n’en voyait pas moins sa toison et sa peau témoigner de sa frayeur.

Les habitants de l’Ouroua ont le même tatouage et le même costume que les Vouagouhha, mais ils se coiffent d’une manière différente. La plupart rejettent leurs cheveux en arrière, les attachent solidement et les tordent de manière à les faire tenir dans une position horizontale, ce qui représente une queue de poêlette. Les hommes décorent cette queue d’un panache fait souvent des plumes rouges du perroquet gris. Le volume et la hauteur du plumet varient suivant la qualité du personnage.

Ils se font de grands tabliers d’une peau de bête. Tous les clans ont, pour cet objet, une peau distinctive, qu’il est d’usage de porter en présence du chef.