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qu’ils n’eussent pas la peau blanche, s’étaient battus, deux mois avant, à peu de distance du village. Ces Vouasoungou étaient ensuite retournés près du grand chef de l’Ouroua, dans les États duquel nous venions d’entrer.

En sortant de chez Kouaroumba, je m’aperçus de l’insistance que mettait notre guide à vouloir nous conduire au levant, sans que je pusse m’expliquer pourquoi. Je repris la ligne que je voulais suivre ; et après avoir passé la nuit dans la jungle, nous arrivâmes à un grand village appelé Kammhouahoué, dont les habitants étaient vêtus, tatoués et coiffés comme les Vouagouhha.

Bien que nous fussions campés en dehors du village, les femmes et les enfants nous apportèrent des vivres tout le long du jour. Les hommes vinrent aussi, mais simplement pour causer avec nous. En jasant, l’un d’eux offrit de me conduire à la capitale de l’Ouroua, qui, disait-il, n’était pas à plus de trois ou quatre jours de marche.

Tout semblait être couleur de rose, et je rentrai dans ma tente avec le doux espoir de faire le lendemain une longue étape en route directe ; mais toutes mes espérances devaient être trompées.