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CHAPITRE XXI


Camp de Tipo-Tipo. — Visite de Kassonngo. — Gens envoyés au Lomâmi. — Je deviens armurier, rebouteur, fabricant de savon. — Kassonngo chez lui. — Informations touchant le lac Sânnkorra. — Route fermée. — Motif pour ne pas employer la force. — Trois guides. — Esclaves du Manyéma. — Augmentation du nombre des esclaves au centre de l’Afrique. — Fourmis considérées comme friandise. — Manière de les prendre. — Départ de chez Tipo. — Vallées des affluents du Lomâmi. — Village de Kifouma. — Une case élégante. — Générosité et gratitude. — En conflit avec le guide. — Hostilités. — Boxeur contre archer. — Paix conclue. — Pays dévasté. — Kassennghé. — Foule assistant à mes repas. — Kouaroumba.


L’établissement de Tipo, situé sur une éminence et fort bien distribué, mais n’étant que provisoire, n’offrait pas de ces vastes habitations que j’avais rencontrées dans les autres factoreries. Néanmoins les traitants y avaient de bonnes demeures, et l’on m’en donna une très confortable, composée de deux petites pièces et une salle de bain. J’eus en outre des hangars pour mes serviteurs et pour ma cuisine.

Avant de nous préparer à traverser le Lomâmi, nous avions à recevoir la visite de Kassonngo, le chef du district, qui s’était fait annoncer pour le surlendemain. Ce jour-là, dès le matin, Tipo-Tipo, ses chefs de bande, les gens de Nyanngoué et moi nous nous mîmes en aussi grande tenue que possible, — j’avoue que la mienne avait peu du costume de gala, — et à huit heures nous nous rendîmes à une grande halle, vaste hangar, qui servait de salle de réunion.

Immédiatement arriva un homme de Kassonngo, un maître des cérémonies, qui avait à la main une grande canne sculptée, comme insigne de sa charge. Ce fut le signal du rassemblement des porteurs et des esclaves, ainsi que des habitants des villages voisins, qui se pressèrent en foule pour voir le spectacle.

Le maître des cérémonies repoussa les curieux de manière à