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voyant résolu à faire ce que je disais, mes canotiers reprirent la nage.

Au coucher du soleil, je vis de grandes cases sur un promontoire de la rive droite : c’était le commencement de la station arabe.

Il y avait là un débarcadère ; je sautai du canot et me rendis à l’établissement où ma présence causa une vive surprise, personne n’ayant entendu parler de notre approche. La nouvelle fut communiquée immédiatement à Habeb-Ibn-Sélim, un bel Arabe à tête blanche, surnommé Tanganyika. Il était chez lui, à faire ses dévotions du soir, et accourut, n’imaginant pas d’où pouvait venir un blanc qu’on lui disait être sans caravane.

Quelques mots lui expliquèrent le fait, et nous devînmes bientôt de grands amis.

Ma tente fut plantée près de sa demeure. L’instant d’après, j’étais en face d’un plat de cari fumant, présent d’autant plus acceptable qu’à part une infusion de grain torréfié, avalé le matin au moment de partir, je n’avais rien pris depuis la veille.

J’étais enfin à Nyanngoué, au bord du Loualaba ! Pourrai-je suivre le fleuve jusqu’à la mer ? Telle était la question qui se posait devant moi.