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luxuriantes. Cependant, malgré la fraîcheur de la température, on était douloureusement oppressé par l’immobilité de l’air ; et ce fut avec un sentiment de délivrance que je vis réapparaître le ciel bleu et ruisseler la lumière entre les arbres, moins grands, et moins pressés à mesure que nous nous rapprochions du sommet de la montagne.

Émergés de cette forêt vierge, nous entrâmes dans un beau pays de plaines verdoyantes, d’eaux vives, de mamelons boisés, de cultures étendues, où les villages étaient en grand nombre.

Le premier que nous atteignîmes se trouvait à une heure et demie du fourré. En y arrivant, je me sentis dans une contrée absolument nouvelle ; car bien qu’il soit convenu que le Manyéma commence à Rohommbo, sa véritable frontière, sous le double rapport ethnologique et géographique, est formée par les montagnes de Bammbarré. Pays, costume, architecture, disposition des villages, tout différait de ce que nous avions vu jusqu’alors. Les cases étaient rangées en longues rues parallèles ou rayonnant d’une grande place centrale ; les murailles avaient pour crépissage un enduit d’un rouge vif, les toits à pignon n’avaient plus la même couverture.


Sur la route de Manyara.

Le costume ne ressemblait pas davantage aux costumes précédents. Les hommes portaient des tabliers de cuir d’antilope de huit pouces de large qui leur descendaient jusqu’aux genoux. Ils tenaient une lance très lourde et avaient à la ceinture un pe-