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CHAPITRE XVIII


Pakhoûndi. — Fonderies. — Cendre et poussière. — Esclave bâillonné. — Libérés. — Salutations. — Désobligeance. — Coiffures. — Tatouage. — Nudité. — Bâtisse. — Ouvinnza. — Idoles d’argile. — Sculpture. — Armes. — Impertinence d’un guide. — Escalade des élaïs. — Exhibition. — Montagnes de Bammbarré. — Arbres splendides. — Ravin ténébreux. — Le Manyéma. — Costume. — Armes. — Femmes. — Économie des vêtements. — Influence de Livingstone. — Chef éclairé. — Nains. — Instruments de musique. — Cannibalisme. — Danse. — Défense de tirer.


Nous fûmes accueillis avec tous les dehors d’une politesse convenable, mais rien de plus. Si l’on avait désiré se joindre à nous, c’était pour traverser le Manyéma en compagnie de gens bien armés ; car à eux tous, les chefs de la bande ne disposaient que d’une soixantaine d’armes à feu, dont beaucoup de vieux fusils de munition hors de service, et autres fusils à pierre ; le reste — ce qu’il y avait de meilleur — se composait de fusils à percussion, fusils français de pacotille, et à un seul coup.

Nous ne pouvions pas espérer quitter Pakhoûndi avant que les deux caravanes eussent perdu tout un jour à échanger leurs cancans, et ce ne fut que le 22 juin que la marche put être reprise. Elle se fit dans une contrée montueuse, aux sites variés, que traversent différents cours d’eau, les uns tributaires du Rouboumba, les autres du Loukouga.

Le soir, nous couchâmes à Kouaséré ; il y avait eu là un village prospère, qui évidemment avait été détruit dans une guerre récente, ainsi que plusieurs bourgades voisines. Des tabourets, des mortiers, des écuelles, des marmites gisaient de tous côtés dans le plus grand désordre ; la récolte n’avait pas été faite.

Il est plus que probable que Mouinyi Hassani et les autres n’étaient pas étrangers à cette œuvre de destruction ; car ils