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pieds et plus de circonférence, et dont l’énorme cime étale ses premières branches à quatre-vingts ou cent pieds de terre. L’huile est extraite des fruits, qui ressemblent un peu à des olives. Pour l’obtenir, on jette ces fruits dans des fosses remplies d’eau. Au bout de quelques jours l’huile surnage, et il est facile de la recueillir ; elle est ordinairement rouge, très pure, très limpide et d’une odeur agréable.

Sous l’écorce du mpajou se trouve en abondance une gomme parfumée, qui entre dans les fumigations que se font les indigènes.


Oreiller.

Avec le mpafou, il y avait d’autres arbres complètement nouveaux pour moi ; un entre autres dont le bois, à la fois tendre et serré, est employé pour faire des ustensiles de ménage. Un homme que je vis à l’œuvre venait d’abattre deux ou trois de ces arbres ; il les débita par billes d’une longueur à peu près égale au diamètre de la tige, qui était d’un à deux pieds. Il fendit ces billes en deux, et avec une petite plane à une seule poignée et bien tranchante, il en fit des écuelles aussi régulières que s’il avait été un maître tourneur. L’objet creusé et façonné, il prit une feuille rude (l’analogue de notre papier de verre ou d’émeri) et en frotta la sébille jusqu’à ce que les traces de la plane eussent complètement disparu.

Souvent l’écuelle a un bec fait avec un couteau, et l’extérieur est décoré de sculptures. Celui-ci, dans tous les cas, est teint d’un rouge foncé. Quand le vase est neuf, ce rouge brun contraste heureusement avec la teinte blanche de l’intérieur ; mais la graisse et la saleté ont bientôt noirci l’écuelle et détruit son effet.


Tambour.

Je vis également tirer d’un bloc de bois un tambour d’une forme particulière ; il fut modelé avec la même plane que les sébilles et creusé au moyen d’un ciseau en fer, dont le manche avait trois pieds de long.