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bouquets de beaux arbres ; de légères spirales de fumées d’un bleu pâle se déroulaient au-dessus des feux, tandis qu’au premier plan une ligne sinueuse de végétation luxuriante longeait le Kaça : bordure épaisse d’où par intervalles s’échappait un rayon de soleil qui réfléchissait la surface de l’eau, pareille à une nappe d’argent bruni.

Nous passâmes trois jours à Mékéto pour nous ravitailler et pour chercher des hommes qui voulussent bien venir avec nous à Kouammrora Kaséa — cinq marches de distance, — une quantité de mes porteurs plaidant la maladie pour se décharger de leurs fardeaux.


Femme de l’Ougouhha.

Le chef, qui demeurait au loin, m’envoya un message pour s’excuser de ne pas venir me voir, à cause de la distance. Il me donna une chèvre grasse, et fit beaucoup plus en me procurant des pagazis. Naturellement je lui offris un cadeau en retour de la chèvre, et donnai quelque chose aux messagers.

Un indigène, qui faisait le commerce d’esclaves, amena au camp un petit garçon d’une dizaine d’années qu’il voulait vendre. Le pauvre petit avait la fourche au cou, et portait les traces des brutalités de son maître ; il pleurait si amèrement que ma première impulsion fut de le délivrer, et de donner à l’homme une volée de coups de fouet dont il put se souvenir. Mais sa-