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que tous les traitants sont à la poursuite de Mirammbo, qui a perdu son dernier village et qui est maintenant traqué dans la forêt. Taborah est désert ; nous n’y trouverons qu’un infirme.

« Marche de sept milles au nord-ouest. »

« 30 juillet. — Partis à un peu plus de sept heures. Je me suis jeté dans le bois avec Issa, cherchant du gibier, tout en longeant la route ; mais nous étions sous le vent, et nous n’avons vu que des singes et deux antilopes : celles-ci hors de portée.

« Trois ou quatre heures de vaine recherche m’ont paru suffisantes ; j’ai regagné le sentier, pris mon fusil de chasse, au lieu du pesant raïfle que j’avais eu jusque-là, et j’ai tué deux ou trois oiseaux.

« Peu de temps après, j’ai vu accourir plusieurs de nos askaris, tout en émoi : ils pensaient que mes coups de feu étaient dus à la rencontre de Vouatouta, gens fort redoutés, ou bien à celle d’une bande de rougas-rougas, brigands de races diverses.

« Je m’empressai de rejoindre la caravane, qui était dans le plus grand trouble. Explication donnée, elle s’est remise en marche ; et à une heure nous avions atteint le premier village de l’Ourgourou, près duquel nous sommes établis.

« À peine avait-on dressé les tentes qu’un homme est venu, de la part du chef du district, nous dire que son maître, à qui les Arabes de Taborah avaient recommandé de nous faire bon accueil, voulait savoir pourquoi je m’étais arrêté juste au moment d’atteindre sa capitale, qui n’était qu’à une demi-heure plus loin. J’ai fait répondre au chef que nous étions trop fatigués pour repartir ; mais qu’ayant besoin de vivres, j’irai demain à son village pour en acheter.

« Le pays semble très fertile. En creusant dans les dépressions à deux ou trois pieds de profondeur, on trouve toujours de l’eau, qui, partout, est voisine de la surface du sol. »

« 31 juillet. — Ce matin, à sept heures et demie, nous nous mettons en marche ; à huit heures nous étions arrivés. Le village est grand, bien tenu et entouré d’une estacade. Entre la résidence du chef et les autres demeures il y a une séparation, ainsi qu’entre les cases et les ouvertures de l’enceinte. De pesants madriers, taillés à la hache dans le tronc d’un gros arbre, ferment les portes du bourg, qui ne laissent passer qu’une personne à la fois et qui s’ouvrent au fond d’un couloir ayant la