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poration est nécessairement absorbée, puisqu’il n’y a pas de drainage.

« Un autre porteur a déserté cette nuit ; c’est fort bien de sa part ; il nous fait gagner l’étoffe qu’il aurait reçue dans quelques jours.

« Des voyageurs venant de l’Ounyanyemmbé nous ont dit qu’il y avait beaucoup de brigands sur la route, et que pour ne pas être volé il fallait faire bonne garde.

« Ces gens nous ont parlé d’un chemin qui gagne l’Oudjidji en vingt-cinq marches ; mais il y a quatorze de ces étapes en pleine solitude. L’ennui serait d’avoir à porter des vivres pour toute la durée de ce trajet solitaire ; autrement, il serait beau de gagner le lac en cinq semaines. Je pense que j’essayerai ; je me procurerai des ânes ; et avec eux, où le pâturage et l’eau ne manquent pas, tout va bien. »

« 29 juillet. — Une nouvelle désertion nous à retenus jusqu’à huit heures passées.

« Vers midi, nous avons trouvé des mares, qui, dans la saison pluvieuse, feraient partie d’une rivière, à ce que prétendent les indigènes ; mais comme toutes les indications du terrain annoncent que, dans ladite saison, tout le pays est inondé, et qu’on ne voit pas de canal, je pense que les mares en question ne constituent jamais qu’un étang de forme étroite et longue.

« L’un de nos porteurs a tué un zèbre ; il ne l’a eu qu’après une longue rampée.

« Dillon et moi nous nous sommes mis en chasse. Nous avons vu plusieurs bandes d’antilopes ; entre autres une harde de mimmbas, c’est-à-dire de gnous, sur laquelle nous avons déchargé nos raïfles. Bien que ce fût de très loin, je crois que nos deux coups ont porté, car les deux balles ont fait explosion et n’ont pas fait jaillir de sable. Toujours est-il que les gnous ont pris la fuite et disparu avec la rapidité de l’éclair.

« Non seulement le gibier abonde, mais il est d’une grande variété ; on voit des pistes et des laissées d’animaux de toute sorte. Pour un homme qui aurait des loisirs, ce pays serait un paradis de chasse.

« De retour au camp, nous y avons trouvé le chef d’une caravane dont on nous a parlé à Ki Sara-Sara. C’est un magnifique Arabe, un vieillard à barbe tout à fait blanche, mais qui est solide sur ses jambes et aussi vif qu’un chaton. Il nous a dit