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CHAPITRE VIII


Le Mgounda Mkali. — Un malentendu. — Rétablissement de la paix. — Réjouissances — Le Maboungourou. — Poursuite inattendue. — Agriculture. — Peuplade intelligente et laborieuse. — Djihoué la Sinnga. — Mendiants complimenteurs. — Salves à la nouvelle lune. — Haine des serpents. — Trappes. — Marche en pays aride. — Pays incendié. — Un paradis de chasse. — Village bien fortifié et chef bien habillé. — Découverte d’un repaire de voleurs. — Une source hantée. — Attaque des rougas-rougas.


Lorsque, en 1857, Burton et Speke arrivèrent dans le Mgounda Mkali — nom qui signifie Plaine ardente, — le défrichement n’était qu’au début ; l’eau était rare, et de Mdabourou à Kazeh on ne trouvait de provisions qu’à une seule place. Les caravanes ne passaient qu’à force de tirikésas ; et il n’était pas une d’entre elles qui pût franchir ce lieu embrasé sans y perdre beaucoup de porteurs.

C’est maintenant tout autre chose. Les Vouakimmbou, gens de l’un des districts de l’Ounyamouési, chassés de leur territoire par la guerre, ont attaqué la jungle, trouvé de l’eau, défriché de grands espaces qu’ils ont mis en culture, et aujourd’hui, sous la domination de l’homme, cette plaine brûlante est fertile. Quelques-uns des champs les plus féconds, des lieux les plus paisibles de l’Afrique, se rencontrent là, où naguère on ne trouvait qu’un hallier n’abritant que des animaux sauvages.

Après avoir traversé deux ou trois défrichements, croisé quelques nappes d’eau couvertes de nénufars jaunes, nous nous arrêtâmes près de deux bourgades, situées en pleine jungle, à trois mille neuf cent trente-huit pieds (onze cent quatre-vingt-dix-sept mètres) au-dessus du niveau de la mer ; le pays continuait à s’élever rapidement.

Le lendemain, nous eûmes bientôt gagné Pourourou, village