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Un de ces cadres nous donne l'image de Saint-Johan , telle qu’on la concevoit alors ; on ne peut s'y méprendre , son nom est écrit sous son bras ; il porte un vêtement et la mitre d°évêque : dans ces siecles d`ignorance on peignoit tous les saints sous le costume d’un évêque , comme tous les grands hommes avec une couronne. Ce morceau me rappelle les peintures grecques des premiers siecles du christianisme ,qu’on voit à Rome , à Florence , à Livourne : je le croirois du huitieme ou du neuvieme siecle.

On remarque encore dans la même église le portrait du chantre Hugues de Lyon , dans la chapelle du Saint-Sacrement; il est à genoux; il vivoit dans le treizieme siecle : quelques tableaux voisins , composés d’une réunion de personnages placés sans uniformité , sans gaucheries , avec quelque mouvement dans les figures , parfaitement d’à—plomb, passablement bien groupés et d`une taille assez élancée; tant d’autres morceaux , que je pourrois citer , prouvent, aussi-bien que les dessins de nos vieux romans , que la France avoit des peintres de quelque mérite à l’époque où l`on suppose que Cimabue rétablit la peinture à Florence.

Antoine Caron, que j’ai cité plus haut, dont Lepot avoit épousé la fille, étoit de Beauvais : on admira sa facilité, ses graces; mais on l’accusa d’un peu de paresse , ce qui fait répéter à l`avocat