Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 2.djvu/193

DU DEPARTEM. DE L’()ISE. 193 qui les entourent, des bois qui leur servent de fond, et le léger clocher du Till, forment un des plus magnifiques tableaux que je connoisse. La ville de Beauvais, comme celle de Rome, offre cinq ou six reconstructions anciennes. A huit pieds de profondeur , dans la rue Saint- Nicolas, on trouve des pavés du temps des Gau- lois: des enceintes de vieux palais dans le voi- sinage de la prefecture sont un travail du pre- mier temps de la conquête des Romains ; l'em- preinte de leurs instruments et le grenetis qu`ils traçoient s’y voient encore, comme en les visi- tant avec un des honimes de France le plus éclairé , le citoyen Legrand, nous nous en sommes con- vaincus. Sur ces 1-uines sont d'autres monuments de la premiere race de nos rois. Le beffroi de la cathédrale étoit assis sur un massif romain; la basse œuvre est remarquable par ses arcs à plein cintre, par une succession d’assise de pierres et de grandes briques, par une espece dbpus reti- culatam, par des statues mangees par le temps, dont la nudite absolue ne peut appartenir qu°aux jours du paganisme. Les portes de la ville res- semblent ad’anciens travaux de l’ltalie, sans [rap- per cependant par la masse enorme des pierres, comme a Florence , comme dans les monuments étrusques, comme dans les cloaca maxima, ou dans les ruines de Cortone; les murailles, désho~ norées par les salpêtriers de 93, ne présentent 2. 13