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JOURNÉE II, SCÈNE II.

Mais puisque en tout état de cause je dois mourir, mourons du moins après avoir connu le bonheur et la joie.

Il sort.
pasquin.

Il n’a point voulu me répondre. Triste métier que le mien ! Nous arrivons l’esprit aiguisé, la plaisanterie à la bouche, — et personne qui veuille rire ! — Mais voici une foule immense qui entre au palais. Mettons-nous à cette porte, et je verrai sans doute plus d’un visage à qui je pourrai demander mon salaire.


Entrent d’un côté THOMAS BOLEYN et le CAPITAINE, et de l’autre CHARLES et DENIS.
boleyn.

Que peut vouloir le roi ?

le capitaine.

Puisqu’il convoque le parlement, ce doit être pour quelque grave motif.

boleyn.

Le bruit s’est répandu qu’il voulait nous consulter sur des scrupules qui agitent sa conscience.

pasquin.

Patience, seigneur de Boleyn, vous verrez l’ouvrage de Dieu. — Quant à moi, il y a un cheval dont je n’aime pas le poil.

boleyn.

Pourquoi ?

pasquin.

C’est que naguère il était alezan, et maintenant il est gris pommelé. — Mais voici les dames. J’ai besoin d’aller vers elles.


Entrent les Dames. Un rideau s’ouvre, et l’on voit le ROI et la REINE assis la couronne sur la tête et le sceptre à la main. Près de la Reine est assise l’INFANTE. WOLSEY se tient debout derrière le Roi.
charles.

Le roi est déjà sur son siège, ainsi que la reine et l’infante.

boleyn.

Voyez quel trouble sur son visage.

wolsey.

Sire, votre parlement est assemblé devant vous.

le roi.

Parents, amis et vassaux, qui sur vos épaules robustes soutenez cet empire, vous le savez, j’ai été dans le monde catholique surnommé le roi très-chrétien à cause de mon obéissance au pape. Vous savez aussi avec quel zèle, avec quelle vigilance je me suis toujours opposé à ces erreurs par lesquelles ce monstre de Luther a jeté le trouble dans notre religion sainte. Enfin vous savez également que mes études, mes travaux, mes écrits, m’ont fait appeler Henri le Savant. Ainsi donc moi qui me suis toujours appliqué