cher, à force de souplesse et d’intrigues, vous protége à mes yeux. Sans cela.. Mais au moins sachez, puisque vous être un autre Aman, que les ordres d’Assuérus ne s’étendent pas jusqu’à Esther.
Madame…
Assez, Wolsey.
Votre altesse me voit à ses pieds…
C’est bien.
Avec le désir de la servir.
Je vous crois ; levez-vous.
Et lorsque je voudrai parler au roi, que personne ne se mette sur mon chemin ; car si vous êtes un autre Aman, les ordres de don Suérus ne s’étendent pas jusqu’à Estelle[1].
Qu’ai-je vu ? qu’ai-je entendu ? la reine Catherine, si indulgente pour tout le monde, n’a de colère que contre moi ! Son cœur, habituellement si doux et si facile, se montre avec moi seul intraitable !… Le gouverneur qui m’a élevé[2] me prédit, entre autres choses, qu’une femme serait la cause de ma perte ; et puisqu’il a deviné juste en tout le reste, je dois le croire aussi sur ce point… Mais si ce n’est vous, ô reine ! qui donc, quelle femme pourrait-ce être ?… Oui, sûrement, c’est la reine qui me menace, et qui doit amener ma perte. — Eh bien ! alors prévenons-la, et quand même de ce conflit devrait sortir la guerre civile, que le fils d’un boucher soit l’étonnement de l’Angleterre !
Scène II.
Vous voilà désormais, ma fille, établie dans ce palais. À vous désormais de fixer l’inconstance de la fortune. Le roi m’honore de
- ↑ Pasquin parodie les derniers mots prononcés par la reine.
- ↑
El ayo que me crio.
Le mot ayo veut dire tout à la fois nourricier et gouverneur ; et le verbe criar signifie en même temps nourrir et élever. Wolsey étant né, comme il l’a dit, de parents pauvres il n’y a pas de raison pour qu’il ait eu plutôt un gouverneur qu’une nourrice étrangère ; mais on doit supposer, ce nous semble, que la prédiction a dû être faite par un homme instruit et savant plutôt que par un paysan grossier.