Ils le feront ; et si je le laisse dans cette misère, sans la partager, c’est parce que j’espère revenir bientôt, avec de plus grandes forces, le délivrer d’esclavage.
Qu’il essaye s’il peut !
Maintenant l’occasion est venue de montrer ma loyauté. Je dois la vie à Fernand, et je veux acquitter ma dette.
Scène II.
Le roi a ordonné qu’on te fasse travailler dans ce jardin. Tu dois lui obéir.
Ma patience égale au moins sa sévérité.
À la conquête de Tanger,
Contre le tyran de Fez,
L’infant don Fernand
A été envoyé par le roi son frère.
Sans cesse ma déplorable histoire occupera la mémoire des hommes !… Je suis triste et troublé.
Allons, captifs, à quoi pensez-vous ? Ne pleurez pas, soyez sans inquiétude… Le grand maître nous a dit, il y a peu de temps, que nous retournerions tous en liberté dans notre patrie. Aucun Portugais ne doit demeurer ici.
Hélas ! vous serez bientôt désabusés !
Oubliez vos chagrins, et aidez-moi à arroser ces fleurs. Prenez les seaux, et vous m’apporterez de l’eau de ce bassin.
Il faut obéir. (Haut.) En me demandant de l’eau, vous m’avez donné l’emploi qui me convient… (À part.) Mes yeux, au besoin, m’en fourniraient assez.
Voici d’autres esclaves qu’on amène dans ce bagne.