dement, qu’on dirait qu’ils ont des ailes. Ce n’est pas l’air qui les soutient, et la terre semble à peine les porter ; de telle sorte que ni la terre ni les airs ne savent s’ils courent ou s’ils volent.
Préparons-nous à les recevoir. Que d’abord les arquebusiers fassent front pour les arrêter, et qu’ensuite les cavaliers se rangent en bataille, avec le harnais et la lance. Allons, Henri, voilà une occasion qui nous promet un heureux début… Courage !
Je suis votre frère, et ne saurais m’effrayer des accidents que le temps amène avec soi. L’aspect même de la mort ne pourrait me causer aucune épouvante.
Quant à moi, mon poste est toujours à l’ambulance, ne serait-ce que pour veiller à ma santé[1]. — Oh ! la belle escarmouche ! comme ils se battent !… Jamais on n’a vu un plus joli tournoi !… Mais je suis trop près pour en bien juger, et la sagesse veut que j’aille me mettre à l’abri.
Scène III.
Courez-leur sus !… Déjà les Mores vaincus prennent la fuite.
La campagne demeure couverte d’hommes, de chevaux, de dépouilles de toute sorte.
Je ne vois plus don Fernand ; où sera-t-il ?
Il s’est lancé à leur poursuite avec tant d’ardeur, que nous l’avons perdu de vue.
Allons le chercher, Coutiño.
Je ne vous quitte pas.
Dans cette campagne déserte, devenue le tombeau de tant de
- ↑
El quartel de la salud
Me tuca a me guardar siempre.