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JOURNÉE I, SCÈNE IV.

doña blanca.

Je ne sais pourquoi vous parlez ainsi.

don mendo.

Moi, je le sais.

doña blanca.

Eh bien, laissons cela.

don mendo.

Je me tiendrai pour averti ; mais s’il faut vous obéir, comment devrai-je vous prouver mon obéissance ?

doña blanca.

En vous taisant.

don mendo.

Comment se taire ?

doña blanca.

En souffrant.

don mendo.

Cela me sera impossible.

doña blanca.

Vous l’apprendrez de moi.

don mendo.

Comment cela ?

doña blanca.

Vous le verrez.

don mendo.

Indiquez-m’en le moyen.

doña blanca.

Le voici. (Elle appelle.) Béatrix !


Entre BÉATRIX.
béatrix.

Madame ?

doña blanca.

Éclairez au seigneur don Mendo. (Bas, à don Mendo.) Voilà comment on évite les occasions.

don mendo.

Voilà comme on augmente ses tourments.


Scène IV.

Une autre chambre.
Entrent DOÑA VIOLANTE, qui se coiffe de nuit, et ELVIRE.
doña violante.

Ferme cette porte, Elvire ; et si mon père venait par hasard s’informer de moi, dis-lui que je dors. Je ne veux pas qu’on me parle, — ni lui ni personne. Tout, ce que je veux, tout ce que je désire, c’est une complète solitude.