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JOURNÉE I, SCÈNE II.

ce qu’il sait de lui, — un homme m’a dénoncé ce valet comme le reconnaissant pour appartenir au coupable.

le roi.

Je saurai de lui ce que je veux savoir.

roberto.

Oui, je l’avoue franchement, j’ai un maître que je sers ; mais quel est ce maître, je ne le dirai jamais.

le roi.

Qui es-tu ?

roberto.

Un étranger venu à Naples pour assister au spectacle de ces fêtes.

le roi.

J’espère apprendre de toi quel est le cruel auteur de mes peines.

roberto.

Je ne le connais point.

le roi.

N’étais-tu pas à son service ?

roberto.

Oui ; mais j’ignorais qui il était.

le capitaine.

Voyez, sire, son trouble… Il cherche à vous tromper. — Et comment pourrait-il se faire qu’un pauvre valet sur la personne duquel on vient de trouver des bijoux du plus grand prix ne connût pas son maître ?

roberto.

En vérité, seigneur capitaine, vous auriez été un bon juge d’information[1].

le roi.

Puisque tu ne veux pas parler lorsqu’on t’y invite avec douceur, nous verrons à employer d’autres moyens. — Mais parmi les joyaux j’aperçois un papier. Ouvrons-le. Peut-être il m’apprendra ce que je veux savoir.

l’infante, à part.

Hélas ! ce sera quelque lettre de lui. Je tremble !… Il est découvert ! il est perdu !

le roi.

Voyez, ma fille.

l’infante, à part.

Je vois mon malheur !

le roi.

C’est une lettre.

l’infante, à part.

C’est une mort.

  1. Por cierto el señor don Tal
    Es bueno para Fiscal.