Allez lui parler.
Je n’ose devant tous ces témoins. — Silence ; écoutons.
N’ai-je pas raison de me plaindre, lorsque tous deux vous vous conduisez à mon égard avec si peu de franchise ? Je vous priais de voir plutôt en moi un cavalier que l’Intendant de la justice, et de me dire où était cette dame, pour que j’arrangeasse votre affaire à l’amiable. Vous avez nié obstinément qu’elle fût ici, et vous avez mieux aimé qu’elle apprît en vous cherchant par la ville que don César était chez moi prisonnier !
Don César prisonnier !
Un de mes espions m’a dit qu’elle s’était informée de don Félix. Sur ce, j’ai fait garder les portes, et elle ne m’échappera pas… — Mais n’est-ce pas elle que je vois ?
Seigneur, cette dame n’est pas celle que vous pensez. Celle-ci est entrée par hasard dans cette maison.
Vous ne me ferez pas accroire que des dames courent après des hommes à peine arrivés dans cette ville, et surtout qu’elles les viennent chercher chez moi. Allons, madame, vous êtes reconnue, découvrez-vous.
Il s’imagine que c’est doña Violante.
Ah ! don César, je tremble !
Qu’ai-je entendu ?
N’êtes-vous point doña Violante, fille du seigneur Aurelio ?… N’êtes-vous pas venue chercher ici don Félix ?
Qu’est-ce que cela signifie, ô ciel ? Qui donc peut lui avoir appris qui je suis ? (Se découvrant.) Oui, seigneur, je suis doña Violante.
Dieu ! que vois-je ?
Oui ! elle !
Oui, seigneur, je venais chercher don Félix dans cette maison où je retrouve don César, et où j’espère une protection que je sollicite à vos pieds.