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JOURNÉE II, SCÈNE I.

celia.

J’y cours, monseigneur.

Elle sort.
laura, à part.

Tout mon cœur est troublé !

fabio, à Marcela.

Quel heureux motif a valu aujourd’hui à ma fille votre visite ?

marcela.

J’ai entendu parler de la tristesse de Laura, et je me suis empressée de venir la voir, afin d’essayer d’adoucir sa peine.

laura.

De quoi je lui suis bien obligée, certainement, car on reçoit quelquefois des visites dont on se serait fort bien passé.

fabio, à Laura.

Allons, tu vas mieux, ce me semble. (À Marcela.) C’est à vous, madame, qu’elle le doit. — (Appelant.) Holà, des flambeaux !


Entre CELIA.
celia.

Les voici, monseigneur.

Elle pose les flambeaux sur un buffet.


Entre HERRERA.
herrera, à Marcela.

Il est huit heures et demie, madame, l’heure de nous retirer à la maison. Vous m’avez commandé de vous venir chercher à la nuit tombante.

marcela, bas, à Laura.

Il me peine, ma chère, de te laisser au milieu de ces ennuis.

laura, bas, à Marcela.

Je reste pour payer la faute d’autrui.

marcela, de même.

J’espère que cela finira heureusement.

laura, de même.

Je le souhaite.

herrera.

Eh bien ! madame, vous m’avez commandé de venir vous chercher à la nuit tombante.

fabio.

Permettez, madame, que je vous accompagne.

marcela.

Il est inutile, seigneur, que vous vous dérangiez. Restez avec Dieu.

laura, bas, à Marcela.

11 vaut mieux que tu laisses aller mon père avec toi, pour que ce cavalier puisse sortir.