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grossi le monceau des meubles inutiles, vieillis et méprisés ; toutes les demeures auront d’autres propriétaires ; tous les trésors auront passé en d’autres mains ; et peut-être, hélas ! ces brillans jardins, doux et mystérieux asiles de l’amour et de la volupté, où les fêtes embellies par les arts et protégées par les présens de la nature, bravent chaque année, sous de charmans ombrages, les dévorantes ardeurs de la canicule, auront ouvert leur sein pour y recevoir la jeunesse qui y foulera encore pendant quelques années la verdure et les fleurs de leurs tapis. O riant et délicieux Tivoli ! alors peut-être, tes avenues ne présenteront d’autre perspective que celle des mausolées ; une fosse large et profonde aura été creusée par les fossoyeurs, à la place ou s’exécutent ces danses voluptueuses, au son des instrumens d’une musique enchanteresse ; et les amans et les danseuses de la Chaussée d’Antin détourneront leurs regards de ta triste enceinte, en passant auprès de tes murailles. Déjà un monument sépulcral, sans doute précurseur de beaucoup d’autres, s’élève sous tes bosquets ; tu n’es séparé du Champ du Repos que de quelques centaines de toises ; prends garde que les rangs de ses tombeaux ne s’éten-