Que ce peu de mots d’un des plus grands écrivains que la France ait produits, fait bien l’éloge des ouvrages de M. d’Arnaud ! Qui oseroit s’inscrire en faux contre le témoignage d’un homme qui savoit si bien apprécier le génie, et qui étoit si avare de louanges ? Pourquoi donc M. d’Arnaud vécut-il sans gloire, et presque délaissé ? Pourquoi cet écrivain si sensible, et qui posséda dans un degré si éminent le rare talent d’émouvoir et d’arracher des larmes à ses lecteurs, n’inspira-t-il qu’un foible intérêt dans sa longue vieillesse, et n’obtint-il aucune de ces récompenses littéraires, qui furent souvent prodiguées à la médiocrité intrigante et orgueilleuse ? C’est que, se connoissant bien lui-même, et doué d’une ame aussi élevée que sensible, il renonça aux succès, parce qu’il falloit les demander, et courir la chance des refus ; c’est que, passionné