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reurs, ce signe révéré, replanté aujourd’hui sur le Calvaire, anonçant au voyageur sentimental et religieux qu’il fouloit une terre sacrée. Pourquoi nos champs de sépulture et de repos n’offrent-ils qu’un vain étalage de tombeaux auprès desquels le respect religieux n’inspire aucun sentiment au plus grand nombre de ceux qui les visitent ? Si la religion d’un peuple se montre dans les temples où on lui annonce le trépas, pourquoi n’auroit-elle aucun signe dans le temple où le trépas annonce lui-même sa puissance inévitable sur tous les enfans de la cité ? Que j’aimerois, promeneur solitaire au milieu des sépulcres, que j’aimerois à voir un monument expiatoire des profanations des cercueils, dans les quatre asiles de la mort ouverts aux quatre angles de cette capitale ! Que j’aimerois à lire l’inscription suivante, gravée en grosses lettres d’or sur un large marbre noir exposé aux regards des vivans qui viendroient visiter ces champs funèbres :

CEUX QUI DORMENT ICI DANS LA POUSSIÈRE SE
RÉVEILLERONT UN JOUR.