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versement des trônes et la mort des souverains.

Les jesuites exterminés, quelle digue les jansénistes, qui n’avoient pas un seul bon écrivain, et qui d’ailleurs n’avoient plus aucune consideration, pouvoient-ils opposer au progrès de la philosophie, qui avoit rempli de ses proselytes et de ses partisans la cour, le ciergé, l’armée, les tribunaux et qui seule, soutenoit la haute réputation des Français dans les sciences et dans les lettres, en présentant ses chefs aux souverains et aux peuples étrangers ? Aussi les philosophes établirent-ils, avec une facilité sans exemple, le règne de leurs principes sur la ruine de cette religion dont ses ministres eux-mêmes avoient ébranlé les fondemens, et qu’ils avoient si mal défendue, quand ces nouveaux ennemis s’étoient présentés pour en achever la destruction.

De l’indépendance religieuse à l’indépendance politique, il n’est qu’un passage étroit, que l’audace a bientôt franchi. Cette vérité n’a été que trop clairement démontrée par les événemens de la révolution française, dont la cause, quoiqu’en disent certains écrivains, ne peut être attribuée qu’à la philosophie.