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logiques, il leur donnerait ou maintiendroit tout l’intérêt qu’il vouloit leur refuser ou leur ôter. En conséquence, il laissa les jansénistes et les molinistes se débattre entre eux, pendant que, frivole et voluptueux, autant par politique que par caractère, il tournoit l’esprit de la nation vers des objets qui, par leur nature, devoient leur faire mépriser ces vaines disputés, faites seulement pour intéresser des moines oisifs, et des prélats ou fanatiques ou ambitieux.

Cette conduite du duc d’Orléans excita bien des réclamations particulières ; mais elle eut l’approbation générale, et fit éclore dans un grand nombre de têtes pensantes, cette philosophie moderne dont les auteurs et les disciples ont trop souvent confondu de vains systèmes de théologie avec les dogmes fondamentaux du christianisme, et ont trop souvent attribué à la religion, comme cause principale, les excès dont elle n’étoit que le prétexte, et les abus qu’elle condamne.

Cette époque est remarquable dans notre histoire, car cet ébranlement donné, en France, aux principes religieux, peut être considéré comme le premier coup porté aux principes monarchiques.