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CHAPITRE II.

Réflexions sur la Maison du père Lachaise. Détails historiques.


O vicissitude des choses humaines ! ô fragilité de ces grandeurs qui font tant de martyrs ou tant d’esclaves ! ô instabilité de cette fortune à laquelle les hommes ne cesseront jamais de prodiguer leur encens ! cette maison sur laquelle le temps dessine avec rapidité la triste architecture des ruines, fut bâtie par un monarque tout puissant et victorieux, sur ce même emplacement où ses légions commandées par l’illustre Turenne, réduisirent à l’obéissance les bataillons de ses sujets révoltés ; et c’est par une autre révolution qui a renversé le trône où ce grand roi fut assis, qu’elle devient inhabitable, et que bientôt, sans doute, elle cédera aux pierres sépulcrales le terrain qu’elle fatigue de son poids ! Quoi ! Le pauvre lui-même détourne ses regards de ce séjour où les grands seigneurs se tenoient heureux d’être une fois introduits, comme dans ce Versailles où leur maître tenoit sa cour !