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faisance, toutes les vertus, enfin, qu’il affecte ailleurs de mépriser.

Si j’avois voulu faire un gros livre, je n’aurois pas été embarrassé d’en trouver la matière ; et si j’avois eu l’intention de faire ma cour aux familles, j’aurois choisi les inscriptions gravées sur les plus belles tombes ; mais quel triste rôle j’aurois joué, et combien j’aurois rougi de moi-même, si j’étois allé fouiller les sépulcres, pour en tirer le sujet d’une basse adulation !

Plus une épitaphe m’a paru morale, plus elle m’a intéressé, et plus je me suis empressé d’en faire le texte d’une ou de plusieurs courtes réflexions. Quant à celles qui ne m’ont rien appris sur les bonnes qualités des personnes qui en sont l’objet, elles n’ont pas laissé de m’inspirer quelques pensées utiles, par l’indication des années que ces personnes ont vécu sur la terre.

Je désire vivement que cet ouvrage soit lu dans l’esprit que je l’ai composé. Les familles qu’il intéresse ne me doivent aucun remerciment. Les larmes que j’aurai provoquées, me toucheront moins que les bons sentimens que j’aurai inspirés.