Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/531

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais j’ai dit que les habitudes sont quelquefois capables d’altérer le tempérament[1]. On peut demander si elles e sont pas capables aussi de le détruire, ou de le changer ; si même ce n’est pas des habitudes seules qu’il dépend ; si ce n’est point uniquement leur action lente et graduelle qui le produit. La réponse est dans les faits ; et ces faits viennent s’offrir d’eux-mêmes à l’observation.

L’observation nous apprend que le tempérament peut en effet être modifié jusqu’à un certain point, par les circonstances de la vie ; c’est-à-dire, par le régime, en prenant ce mot dans son sens le plus étendu : mais elle nous apprend aussi qu’un tempérament bien caractérisé ne change pas. Les causes accidentelles qui modèrent, ou suspendent ses effets, venant à cesser d’agir, il reprend son cours ; et tous ces effets renaissent : souvent même, lorsque l’application de ces causes se prolonge, elles perdent graduellement de leur puissance ; et la nature primitive reparoît avec tous ses attributs.

  1. Je reviendrai dans un Mémoire particulier, sur cette question des tempéramens acquis.